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Exposition Universelle de Shanghai 2010: accueil Avec 100 millions de visiteurs attendus par les organisateurs, Shanghai 2010 a pour objectif de devenir la plus grande exposition universelle de tous

par Les hirondelles 8 Mai 2010, 04:18 VidéoReportage

  

 

180 pays ont  participé à l'Exposition Universelle à Shanghai en 2010:

(entre parenthèses la capitale des pays)

AMERIQUES (21 pays participants)

EUROPE (38 participants)

AFRIQUE (48 participants)

ASIE (42 participants)

OCEANIE (10 participants)

...

Bugged 58 milliards us 2 fois plus d'olympique de Békin 2008

L'Exposition Universelle de Shangai se déroulera du 1er mai au 31 octobre 2010. le thème sera celui de Meilleure Ville, Meilleure Vie (Better City, Better Life).

 

Lisez les dernières infos de la future Exposition Universelle de Shanghai sur le blog de Shanghai VISTA

Link: Bienvenue sur le site du pavillon Paris Ile-de-France.

 

Les vidéos d'ouverture l'expo ...

 

 

 

 

   C'est ce 1er mai que débute officiellement l'Exposition universelle de Shanghai, métropole chinoise au long cours, au passé coquin et à l'avenir cousu d'or. Et contrairement aux dernières villes hôtes de semblables événements (Aichi en 2005 et Saragosse en 2008), il y a fort à parier que la planète tout entière se rappellera longtemps celle de Shanghai.

Comment dit-on mektoub en mandarin? Dans La Chine nouvelle, un ouvrage publié en 1910, l'auteur Lu Shi'e met en scène le Shanghaien Lu Yunxiang, qui fait un songe plutôt saugrenu pour l'époque.

Dans ce rêve imaginé par cette sorte de Jules Verne oriental, Lu Yunxiang se téléporte dans une Shanghai où les concessions étrangères sont abolies, où les arrogants étrangers dominateurs sont devenus respectueux et où un immense pont a été jeté sur le fleuve Huangpu, pour permettre aux visiteurs d'accéder à... l'Exposition universelle de 2010. Littéralement.

Il fallait avoir du flair, de l'imagination, ou fréquenter les meilleures fumeries d'opium pour y aller de ces pronostics aussi utopiques. Pourtant, tout ce qui précède s'est bel et bien avéré. À cette exception près que Shanghai n'est pas pour autant devenue une ville de rêve en 2010.

Quand on traverse certains quartiers de la capitale financière et économique de la Chine, on ne peut s'empêcher de sourciller en songeant que cette colossale cité déroutante est née au coeur d'un pays où l'harmonie fait partie d'une longue tradition philosophique. Car cette mégapole de 23 millions d'âmes, la plus populeuse du pays, accuse un net déséquilibre entre yin végétal et yang bétonnier, avec ses 5000 tours de 100 mètres et plus.

Construite à la va-vite depuis que Deng Xiaoping, successeur de Mao, a attribué au quartier de Pudong le statut de Zone économique spéciale, en 1990, Shanghai est passée à la vitesse grand V, depuis 2002, quand on lui a accordé la tenue de l'Exposition universelle de 2010.

Malgré le thème «Meilleure ville, meilleure vie» de son Expo, elle a continué de champignonner en mode anarchitectural, sans trop songer aux espaces verts et en se laissant étrangler par de longs serpents autoroutiers. Par endroits, quand le temps vire aux nuages dans ce maelström de béton, il arrive que ciel et terre s'unissent en de tristes épousailles pour ne plus former qu'un lourd drapé de grisaille.

Cela dit, Shanghai sait se faire agréable, vaille que vaille: les jolies maisons basses bordées de platanes et les ex-villas de gangsters de la Concession française; le verdoyant parc Fuxing et ses danseurs du petit matin; les ravissants jardins moyenâgeux Yu et leurs environs, restaurés avec brio; l'incroyable éventail de fines tables, de bars design et d'hôtels fastueux de cette ville où pullulent les richards; les innombrables petits univers intérieurs (temples, boutiques, spas) qui forment autant de chouettes incursions; et surtout l'enfilade d'immeubles coloniaux du Bund, cette splendide avenue fraîchement revampée qui longe le fleuve Huangpu.

C'est depuis le Bund qu'on saisit toute l'essence de la Shanghai d'hier et d'aujourd'hui. Côté Puxi s'étend la vieille ville et son passé canaille de cité cosmopolite des plaisirs, telle qu'elle se présentait au début du siècle dernier; côté Pudong, sur l'autre rive, s'élancent les tours futuristes symbolisant la Chine de demain et d'après-demain, incarnée par la fantasmagorique Perle de l'Orient, sorte de vaisseau spatial amarré à la verticale et près duquel pousse la Shanghai Tower, bientôt le deuxième plus haut gratte-ciel du globe (632 mètres).

C'est sur cette double toile de fond historico-moderne que s'entame aujourd'hui l'Exposition universelle la plus ambitieuse de l'histoire. Deux ans à peine après les Jeux olympiques de Pékin, les Chinois remettent ça avec autant de pompe et de faste, question de montrer à qui le monde aura affaire dans les décennies à venir.

Pour l'occasion, la ville s'est offert une cure de jeunesse de 13 milliards de dollars, que ce soit en ravalant ses façades, en ajoutant moult rames de métro, en fossoyant une partie des voies routières du Bund ou en assainissant la pestilentielle rivière Suzhou, entre autres mesures. «Ils ont tout renippé, repeint les immeubles et caché les vendeurs de marchandises de contrefaçon derrière de fausses devantures!», assure la tenancière d'une boutique de la Concession française.

À elle seule, l'Expo a requis quatre milliards de dollars, d'abord pour relocaliser les 18 000 foyers et 272 industries fumigènes présents sur le site de 5,28 kilomètres carrés — le plus vaste de toutes les expositions universelles —; ensuite pour jeter les bases de cet éphémère village planétaire où seront présents 242 pays et organismes, dont les 192 contrées membres de l'ONU — un autre record.

À moins qu'un volcan ne fasse éruption au Kamtchatka et que les vents soufflent sud-sud-ouest, on s'attend aussi à voir déferler pas moins de 70 millions de personnes sur le site de l'Expo — dont 60 millions de Chinois, qui visiteront le monde à peu de frais et chez eux, une véritable aubaine pour ceux qui n'ont pas toujours le visa facile.

Aménagé de part et d'autre du fleuve Huangpu, entre les ponts Lupu et Nanpu — celui-là même dont on vante l'échangeur circulaire —, le site d'Expo 2010 est en pleine ville, une autre rareté. Interdit aux voitures, autobus et taxis, il compte cinq bâtiments permanents, dont l'imposant Centre culturel — gracieux croisement entre une huître géante et un ovni — et le Pavillon de Chine, sorte de pyramide rouge inversée, symbole de l'Expo (conjointement avec Haibao, la mascotte née des amours improbables entre Gumby et un tube de pâte dentifrice).

Dans les autres pavillons, appelés à disparaître à la fin de l'Expo, on présente spectacles, gastronomie, manifestations culturelles et étalage de nouvelles technologies, dans un éventail de formes aussi hétéroclites que décoiffantes, avec comme seule ligne directrice l'imagination, qu'on soit classique ou déluré.

Ainsi, le pavillon malaysien s'inspire de sa propre architecture traditionnelle, tandis que celui du Pakistan est une réplique exacte du fort de Lahore, construit au XVIe siècle. Le pavillon de la France semble porter un immense bas résille de béton alors que celui de l'Espagne paraît couvert d'un assemblage de vieux tapis trop battus. Beaucoup plus réussi, le pavillon australien fait penser à une sorte de Ayer's Rock tout en cylindres, comme s'il sortait d'un tableau de Kasimir Malévitch.

Tandis que plusieurs pavillons africains sont présents sur place grâce à l'appui financier de la Chine, d'autres pays n'ont pas lésiné sur la dépense, comme les Émirats arabes unis, dont le gracieux pavillon dunaire a été conçu par Foster + Partners, la firme du starchitecte britannique Norman Foster, ou encore le Japon, qui a investi 100 millions de dollars pour tenter de faire oublier les zones d'ombre de ses relations passées avec la Chine.

Le pavillon suisse est sans conteste l'un des plus originaux, avec son télésiège qui s'élève en spirale à l'intérieur d'un vaste puits avant de survoler un échantillonnage de verdure helvète, le tout sur fond de tuiles composées de cellules solaires intégrées dans une résine de soja et qui tiennent lieu de piles.

Pour sa part, le pavillon britannique demeure probablement le plus surprenant. Conçu pour mettre en valeur la «banque de graines» (Millenium Seed Bank) du Jardin botanique de Londres, il forme un intrigant cube échevelé composé de 60 000 tiges d'acrylique, qui comprennent chacune une graine d'une espèce végétale distincte.

Au chapitre des pavillons les moins réussis, celui des États-Unis évoque ce que pourrait être l'ambassade de ce pays à Bagdad: un croisement entre un réservoir de mazout blindé et un bunker couleur cuirassé, ce qui dégage une nette impression de surprotection et de fermeture sur le monde.

Quant au pavillon canadien, force est d'admettre qu'il est beaucoup plus réussi, avec son plan en C, sa vaste aire ouverte centrale et sa structure sobre et moderne de polyèdre couvert de bois franc. Créé par des idéateurs du Cirque du Soleil, construit par SNC-Lavalin, il présente notamment une installation multimédia où les visiteurs enfourchent un vélo pour parcourir virtuellement certaines villes canadiennes, dont Montréal.

En sa qualité de ville jumelée à Shanghai depuis 25 ans, la métropole québécoise dispose d'ailleurs d'une bonne visibilité à Expo 2010: outre la participation d'une quinzaine d'artistes du Québec, la ville présente l'histoire du Complexe environnemental de Saint-Michel — où comment la carrière Miron est devenue un parc sous la houlette de la TOHU — comme exemple de pratique urbaine exemplaire de développement durable.

À cet égard, le site de l'Expo promet d'être entièrement alimenté par des énergies renouvelables et de produire ultimement un bilan carboneutre. À la fin de l'Expo, la Chine entend aussi organiser un sommet international pour faire adopter la Déclaration de Shanghai qui déterminerait les tenants et aboutissants d'une ville idéale.

Tout ça est fort instructif, mais il reste que la Chine, ce «pays en développement», continue de vivre pleinement sa salissante Révolution industrielle et demeure au sommet du palmarès des pays émetteurs de gaz à effet de serre, tout en abritant les trois quarts des 20 villes les plus polluées de la planète Brune.

Après la tenue de son exposition universelle et en sa qualité de ville-phare de Chine, on sera donc en droit de s'attendre à ce que Shanghai montre l'exemple en passant de la théorie à la pratique, en mettant en oeuvre toutes ces belles idées issues de la thématique «Meilleure ville, meilleure vie». Y a-t-il des sceptiques dans la salle? Sans doute plusieurs. Mais à l'instar de Lu Yunxiang, on a bien le droit de rêver d'une Chine nouvelle.


Gary Lawrence Le Devoir.com

 

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