Toute première Fête de la musique à Shanghai

Une quarantaine de groupes se sont produits hier à Shanghai, dans le cadre d'une Fête de la musique jamais organisée en Chine. Une fête très encadrée et sage qui s'est déroulée en partie sous la pluie, un jour avant le reste de la planète.

 

Une quarantaine de groupes comme cette formation d'accordéonistes se sont produits sur 17 sites à Shanghai, à l'occasion de la toute première Fête de la musique en Chine, hier. (Photo AFP)

 Dans le quartier ultra-touristique de Xintiandi, les Lions of Puxi, un groupe shanghaien de reggae, ont rugi avec ardeur devant une modeste assistance d'une centaine de personnes, des Chinois, des touristes et des expatriés dont aucun n'a dansé.

Jack Lang, radieux, a coupé le ruban symbolique

 Il a plu par intermittence sur Shanghai, mais le père de la Fête de la musique, Jack Lang, est arrivé radieux et a symboliquement coupé le ruban de cette scène de plein air, l'un des 17 sites où on a joué du R'B, du jazz, du rock, du reggae, de la samba, des rythmes afro-cubains, du folklore ou de la musique classique, et où se sont produites des chorales.  Dans un ancien abattoir géant, de jeunes Chinois branchés et un grand nombre de Français -très nombreux à Shanghai- se sont lâchés un peu en soirée et ont dansé sur les rythmes des percussions africaines. « Pour nous, la Fête de la musique à Shanghai, c'est une super consécration », a déclaré l'ancien ministre français de la Culture en lançant la journée, en matinée, avec une chorale de 500 collégiens français de Shanghai et 200 petits accordéonistes chinois.  Cette Fête chinoise doit se prolonger aujourd'hui avec la Journée France sur le site de l'Exposition universelle. Jack Lang -tout comme le consul général, Thierry Mathou, auquel cette fête a demandé « plusieurs années de préparation »-, a formé « le rêve, ou le vœu que cette première Fête de la musique se réédite l'année prochaine et que nos amis chinois (...) s'approprient cet événement ».

Il reste du chemin à parcourir

 Mais il reste du chemin à parcourir. Cette première édition est une Fête de la musique « aux caractériques chinoises ». Pas question de descendre dans les rues avec sa guitare ou son saxo et de faire un bœuf avec les amis du quartier : la fête est circonscrite à des sites précis, même si la majorité est en plein air. Le concept lancé par la France a « dû être adapté au contexte local », avait expliqué le consul général, avertissant : « Il ne faut pas s'imaginer que les Shanghaiens vont déferler dans les rues. C'est une gageure ».  Dans un pays où encore récemment, les spectateurs aux concerts de rock étaient obligés de rester assis, le parti communiste ne peut toujours pas envisager des rassemblements de foule spontanés comme ceux qui ont fait l'esprit des Fêtes de la Musique dans les 110 pays où elle a essaimé depuis 28 ans. « Ce ne sont pas les habitudes », a expliqué, quant à lui, Jack Lang. « Il a fallu deux ans pour convaincre les autorités de Shanghai d'accepter de libérer certaines places, certaines rues. Mais il arrivera un moment où le cadre s'estompera, je suis assez confiant... En tout cas, c'est une date. Il faut enclencher un mouvement. Pour moi et pour nous, c'est un événement emblématique ».

DNA.Fr 

  Fête de la musique en chine

  Lancée en France, en 1982, la Fête de la musique est devenue le premier événement musical à l’échelle mondiale, présente aujourd’hui dans plus de 110 pays et 340 villes sur les cinq continents.

Chaque 21 juin, le principe est simple : « de la musique partout ! ». Cette réussite est le fruit de l’implication du réseau culturel français à l’étranger et d’opérateurs locaux.

De nombreux groupes musicaux y participeront, et notamment Yann TIERSEN, compositeur et interprète très connu en France, auteur de la musique du film « Amélie Poulain », qui se produira le soir du 21 juin sur les berges du Yangtzé.